Thwaites PA, Gibson PR, Burgell RE. Hypermobile Ehlers-Danlos syndrome and disorders of the gastrointestinal tract: What the gastroenterologist needs to know. J Gastroenterol Hepatol. 2022 Sep;37(9):1693-1709. doi: 10.1111/jgh.15927. Epub 2022 Jul 20. PMID: 35750466; PMCID: PMC9544979.

Syndrome d’Ehlers-Danlos hypermobile et troubles du tractus gastro-intestinal : ce que le gastro-entérologue doit savoir

Article complet accessible à la traduction : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9544979/
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Résumé

Contexte et objectif :
Le syndrome d’Ehlers-Danlos hypermobile (SEDh) et les troubles du spectre de l’hypermobilité (HSD) peuvent être difficiles à diagnostiquer et à gérer. Les symptômes gastro-intestinaux et les troubles de l’interaction intestin-cerveau sont fréquents dans cette cohorte et d’origine multifactorielle. L’objectif principal de cette revue est d’apporter au gastro-entérologue une compréhension cliniquement utile des HSD/SEDh, en explorant l’association des troubles gastro-intestinaux avec les HSD/SEDh, en soulignant la compréhension physiopathologique actuelle et en fournissant une approche pragmatique de la gestion de ces patients.

Méthodes :
La littérature relative au système gastro-intestinal et au syndrome d’Ehlers-Danlos hypermobile a été systématiquement recherchée, évaluée de manière critique et résumée.

Résultats :
Le diagnostic repose sur des critères cliniques et une base génétique reste à définir.
La prévalence de nombreux symptômes intestinaux, y compris les douleurs abdominales (69 % contre 27 %, P < 0,0001), la plénitude postprandiale (34 % contre 16 %, P = 0,01), la constipation (73 % contre 16 %, P < 0,001) et la diarrhée (47 % contre 9 %, P < 0,001) est significativement plus élevée chez les personnes atteintes du HSD/SEDh que chez les personnes non atteintes du HSD/SEDh.
Les troubles de l’interaction intestin-cerveau sont également fréquents, en particulier la dyspepsie fonctionnelle.
La physiopathologie des symptômes intestinaux est mal comprise, mais elle peut impliquer les effets de la laxité du tissu conjonctif et ses conséquences fonctionnelles, ainsi que l’influence du dysfonctionnement autonome, des médicaments et des troubles mentaux comorbides.
La sensibilisation est la clé d’un diagnostic précoce. La prise en charge est limitée dans la base de données probantes mais devrait idéalement inclure une approche multidisciplinaire intégrée.

Conclusions :
Le HSD/SEDh est un trouble multisystémique dans lequel les symptômes gastro-intestinaux, particulièrement liés aux troubles de l’interaction intestin-cerveau, sont courants. Les lacunes dans les connaissances concernant les processus physiopathologiques limitent les interventions fondées sur des preuves et restent des domaines importants pour les recherches futures.